N’avez-vous jamais remarqué le nombre de moments essentiels qui se sont passés dans votre cuisine ?
- La question qui tue du petit dernier,
- La révélation de la bonne copine, l’air de rien, autour d’un café,
- Les histoires de familles qui auraient fait tout imploser dans un décor plus solennel, mais qui là, étrangement, glissent doucement sur le plan de travail,
- L’apéro impromptu avec des amis qui se termine en meilleure soirée de l’année, sans changer de pièce,
- Le voisin inconsolable à qui l’on veut apporter un réconfort maladroit mais sincère,
- Les devoirs entre copains pendant lesquels on entend des anecdotes qu’on aurait préféré ignorer,
- Les conseils avisés d’une grand-mère bienveillante qui dépassent souvent le cadre culinaire,
- Etc.
L’essentiel se trouve bien sûr, et plus souvent, dans le quotidien, dans ces moments les plus simples et les plus forts, dans la vie même de la cuisine : l’endroit où l’on prépare et/ou déguste ses repas.
Des liens s’y créent, des mots, des questions s’y échangent, des frottements, des sons, des odeurs, des émotions. C’est justement parce qu’on est dans l’émotion qu’il y règne une atmosphère particulière et propice aux moments essentiels et fondateurs.
En ces temps un chouïa élitistes (si, si, j’vous assure), où la cuisine s’affiche au travers de challenges, concours, jugements, classements, évaluations… je voudrais me rappeler que parce que chacun doit se nourrir, la cuisine est l’universalité par excellence, animale comme urbaine, le partage comme la survie, le point et le lieu commun à chaque être humain.
Ce lieu justement, colonne vertébrale de ce blog, je souhaite en retrouver les origines, comprendre son histoire à travers la nôtre, lui donner une place et un sens dans notre quotidien du XXIe siècle.
« Pratiquant » ou spectateur, maître ou esclave de ce lieu, chacun à son rapport propre à la cuisine en tant que pièce.
Les grands chefs, par exemple, évoluent dans une cuisine qui présente à la fois des dimensions et une fonction bien différentes de la nôtre. Mais il me plaît à penser que leur désir de cuisiner vient forcément d’un souvenir, d’une sensation, d’une émotion qui s’est imposée à eux dans une cuisine. Quelque chose a été transmis ici, un lien affectif s’est créé en ce lieu, avec quelqu’un, avec quelque chose, avec un geste qui, tout d’un coup, nous en a dit plus sur qui on était. J’aimerais aller leur poser la question… comme à beaucoup d’autres, anonymes ou célèbres.
Jetez aussi un œil autour de vous, et observez la quantité de références faites à cet endroit, dans les films, les séries, les romans, etc. Je vais m’amuser à décrypter ce qui nous entoure par ce prisme culinaire, y trouver un sens, un message plus ou moins caché ou tiré par les cheveux.
Du sérieux, du rigoureux, du rigolo ou cocasse, léger ou non, bref, la cuisine !
En avant !
Belle initiative!
La suite, attendue avec impatience !
EXCELLENT article ! Aaah ! la cuisine ! creuset de la chanson de geste familiale !… Un matin, au petit déjeuner, une voix, qui semble off tellement les propos prononcés sont inattendus, articule distinctement : « Bon, faudrait peut-être songer à me donner la pilule, car j’envisage de passer aux travaux pratiques »… Là, votre menton descend brutalement (façon cartoon)… votre fille vient de vous faire vieillir, à la hache… vous ne les aviez pas vu passer ces 15 années-là !…
Et pour le dire en chanson :
https://www.youtube.com/watch?v=3IMa7BkaxEM
Belle idée !
Curieux de la suite !
Merci pour la chanson, je ne la connaissais pas et elle se trouve très bien ici en effet !
Et merci pour les encouragements !
Sophie